Vitry-sur-Seine.

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Thomas Ailhaud

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Thomas Ailhaud, Ancien élève - Promo 2020/2021

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Quel est ton parcours ? Pourquoi as-tu voulu devenir comédien ?

Alors j’ai été, et suis encore ponctuellement, ingénieur du son en post-production (montage son et mixage) depuis près de vingt ans et je me suis « autorisé » à entreprendre des études de jeu en 2016 à la suite d’un stage intensif de trois semaines qui m’a véritablement déclenché. J’ai été subjugué et captivé d’évoluer sur un plateau. Les possibilités et le plaisir que m’offraient l’expérience scénique m’ont un peu sauté à la tronche et je me suis dit qu’il fallait absolument m’accorder le temps d’envisager une formation professionnelle. J’emploie le mot « autorisé » à dessein car j’avais jusqu’à cette date une curiosité et une volonté fortes de me frotter à l’exercice du jeu tout en ayant bêtement nourri un sentiment d’illégitimité au fil des années.

Comment as-tu entendu parler du studio de Formation théâtrale ?

Un ami de ma première formation (Le laboratoire de l’acteur) en a entendu du bien entre deux pauses sur des tournages avec des comédiens. Alors on est allé voir ensemble une pièce d’une compagnie issue du studio (La Cie Avant l’Aube), ce qui a achevé de me convaincre de m’inscrire avec lui au stage « découverte ».

Tes premières impressions de l’école ?

Ce qui me vient spontanément c’est : joyeux bordel organisé ! L’emplacement est en-dehors de Paris, hors des sentiers battus, au coeur d’une cité vivante, ce qui crée rapidement un fort sentiment d’appartenance. J’y ai croisé, dès le stage et tout au long du cursus, des gens habités, motivés et avides d’échanges, qu’ils soient dans les gradins ou sur les planches.

Si tu devais qualifier l’ambiance générale de l’école :

Je dirais que le studio et son équipe sont vraiment un superbe terreau pour se découvrir et se trouver en tant que comédien. La pédagogie bienveillante développée par l’ensemble des intervenants fait naître une forme de complicité entre les professeurs et les élèves, ce qui est selon moi essentiel à l’expérimentation et au lâcher-prise (mot un peu trop galvaudé dans le milieu théâtral mais qui trouve tout son sens à Vitry).

Le ou Les cours qui t'ont le plus appris ?

Les cours de diction m’ont ouvert la porte des alexandrins de manière décomplexée, ce qui était très agréable et surprenant pour moi, et les cours physiques de danse et de corps m’ont fait prendre conscience des forces et des fragilités de l’organisme que j’habitais. Après, et sans verser dans la flagornerie éhontée, je dirais que tous les cours m’ont nourri, mais parfois de façon plus souterraine. L’une des richesses de l’école est clairement la diversité des cours et des méthodes des professeurs. Appréhender ce métier avec une conscience aiguë que le jeu est un tout qui mobilise le corps, la gestuelle, la voix, l’analyse du texte, etc. peut paraître évident ; c’est pourtant au studio que je l’ai véritablement compris.

Que t’as apporté cette formation ?

Les bases ! Mais aussi et surtout une connaissance approfondie de moi-même, de mes limites et de mes points forts au plateau. J’ai quitté le studio en me sentant suffisamment armé et nourri pour aborder un rôle.

Le rôle ou la pièce qui t’a marqué au sein de l’école ?

Question difficile tant le panel que l’on aborde est vaste et hétéroclite. Je dirais peut-être l’atelier Tchekhov/Ibsen mené par le directeur Florian Sitbon, qui m’a fait travailler un rôle (le Dr Stockmann dans Un ennemi du peuple) et un registre (le drame contemporain) avec lesquels je n’étais pas spécialement à l’aise. L’importance de la direction d’acteur et les possibilités d’interprétation qu’ouvre une simple réplique me sont apparues clairement durant cette période, ce qui est autant vertigineux que grisant.

Est-ce que tu vis du théâtre ? Quels sont tes projets, ton actu ?

Mon année de professionnalisation, 2021, est légèrement torpillée par une vague pandémie qui paralyse plus que de raison le milieu culturel… Mais cela reste plutôt une année riche puisque les anciens de ma promotion sont très actifs et que de nombreux projets voient le jour : j’ai la chance de participer à certains d’entre eux, parmi lesquels une pièce écrite et mise en scène par Camille Plazar, Le dépôt amoureux, une pièce adaptée du roman La maladie de Sachs (de M. Winckler) et mise en scène par Delphine Lefranc et Marie Lenglet, ainsi qu’une pièce de Mayenburg, Perplexe, mise en scène par Julien Donnot. En parallèle, je suis en train d’écrire un seul en scène sur un grand inventeur de la fin du XIXème siècle.

Ton conseil à un.e apprenti.e comédien.ne qui hésite à se lancer

Pas certain d’avoir déjà la sagesse pour prodiguer des conseils, mais je dirais : « fonce ». Découvre-toi au sein d’une école. La pire chose qui puisse t’arriver c’est de te rendre compte que ce n’est finalement pas ta voie, mais sans regret, puisque tu seras allé au bout de ton désir de jeu.

D’après toi, la ou les qualités qu’il faut avoir pour être comédien.ne ?

Je dirais une forme de souplesse, la capacité à traduire sur scène les projections d’un.e metteur.e en scène, la faculté à faire confiance à l’intelligence de l’autre, à sa vision de la pièce, quelle que soit sa place au sein du projet. Mais aussi cultiver une générosité de jeu vis-à-vis de ses partenaires.